Final Workshop of RIPIECSA Program and AMMANET Prospective meeting

Wednesday 19
GT2: Coping Strategies and Innovations
Roland Moreau (IRD), Christophe Sawadogo (U Ouaga), Robin Duponnois (GMV)
› 14:30 - 14:40 (10min)
Culture du Jatropha au Sénégal : Entre logiques de promoteurs et scepticisme des paysans
Adama, Mbaye  1, *@  
1 : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles  (ISRA)
Bureau d'analyse macroéconomique
* : Corresponding author

Face à la flambée du prix du baril de pétrole, l'Etat opte pour le biocarburant. Dans ce contexte, le jatropha curcas est l'une des plantes. Il est espéré que sa forte valorisation surtout en biocarburant pourrait faire baisser fortement la facture pétrolière et générer des revenus dans le monde rural. Toutefois, en l'absence de l'appui de l'Etat, les exploitations familiales restent encore sceptiques et sont quasi inexistantes dans l'exploitation de leur propres périmètres, elles sont cependant les principales pourvoyeuses de terres et/ou de main-d'œuvre pour des promoteurs extérieurs qui cherchent à les utiliser à moindre coût. Ainsi deux catégories de promoteurs se sont présentées aux paysans. La première catégorie cherche à acquérir des terres auprès des paysans ou des collectivités locales moyennant promesse d'emplois et installation d'infrastructures pour l'exploitation de ses propres périmètres en vue de la production de graines. Une fois les terres acquises et les plantations effectuées, les emplois sont drastiquement réduits et le peu d'ouvriers encore maintenus ne sont plus payés régulièrement. De plus, la nouvelle stratégie consiste à demander aux paysans qui manquent de terres de culture, de cultiver l'arachide entre les plants de Jatropha. Cette forme d'association permettra aux plants de Jatropha de bénéficier des travaux d'entretien de l'arachide qui utilise la culture attelée, et permet aux promoteurs d'utiliser le moins de main-d'œuvre possible à rémunérer. Au moment où cette catégorie déploie sa stratégie, les populations rurales deviennent de plus en plus sceptiques et un sentiment de découragement les gagne de jour en jour. Cette situation incite certains paysans à vouloir tout bonnement reprendre leurs terres. Pour capter cette catégorie de paysans découragés, une autre catégorie de promoteur se propose d'implanter des usines de transformation et promet l'achat des graines aux producteurs individuels sur la base d'un contrat garantissant un prix rémunérateur stable sur une certaine durée. La grande majorité des paysans restent très dubitative. Les exigences de la culture du Jatropha et les risques de mévente à l'image des expériences dans la culture de l'arachide font que cette catégorie qui ne s'intéresse qu'à la transformation peine encore à trouver ces producteurs. Ainsi, le Jatropha au Sénégal risque de rester entre les mains de promoteurs extérieurs

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